Fondues dans les paysages vallonnées du Bas-Dauphiné ou modestement cachées sous un enduit de façade, des constructions de terre crue s'offrent au regard et dévoilent leur charme discret.

En famille, seul ou en groupe, si vous aimez vous promener, n'hesitez pas à emprunter "les chemins des bâtisseurs de pisé".
Cet itinéraire touristique, créé à l'initiative de l'association "Isère porte des Alpes" conjugue harmonieusement les nombreuses facettes du patrimoine et saura attirer votre attention sur l'étonnante diversité des constructions en terre, œuvres de bâtisseurs locaux et témoins d'un art de bâtir qui remonte à la nuit des temps et perdure dans de nombreux pays du monde.

Laissez-vous guider chemin faisant, à travers 15 étapes significatives des différents types de construction en pisé. Et aventurez-vous sur les chemins de traverse pour une approche plus intime de nos paysages et richesses culturelles.

VIGNEU

Village traditionnel typique du Bas-Dauphiné et des Balmes Dauphinoises aux habitations groupées à flanc
de coteaux plantés de vignes et de noyers.
Remarquez le charme des toits pentus "à coyaux" (relèvement de la partie basse du toit) couverts de tuiles écaille, parfois vernissées comme sur le clocher de l'église.

ARCISSE

Exemple d'un village-hameau où presque tout l'ensemble du bâti est en pisé excepté l'église. Remarquez en hauteur, les séchoirs à tabac et leurs clayonnages de bois. L'école en pisé enduit est caractéristique des nombreuses écoles construites sous la IIIème République. Notez les ouvertures renforcées et soulignées par de la brique rouge.

ST CHEF

Blotti au fond du du val Rupéen, le village fut le siège au 11ème siècle d'une puissante abbaye bénédictine. Son patrimoine architectural témoigne de ce riche passé et se conjugue aux souvenirs de l'écrivain Frédéric Dard et de Louis Seigner, comédien et sociétaire de la Comédie Française. Des fresques du 12ème sièce en font un ieu majeur de notre héritage culturel.
Visite de la Maison du Patrimoine et découverte du parcours historique.

MONTCARRA

A la sortie du village sur la D54, après le petit pont, prendre le chemin de terre à gauche. Une agréable promenade à pied vous conduit au bord de l'étang de Gôle. Contournez l'étang par le sentier champêtre et découvrez un beau lavoir sous un abri en pisé préservé.
Revenir au centre du village, prendre la D143 en direction de St Savin. Dans le vallon et dominée par le château de Montcarra, très belle grange en pisé apparent qui surprend par son volume imposant et laisse imaginer la puissance de ses charpentes en chêne ou en châtaignier.

ST SAVIN

Le bourg s'étire au creux d'un valonnement, en bordure du marais de Bourgoin-Jallieu, tandis que les hameaux, Demptézieu et Chapèze se trouvent sur les hauteurs
du coteau. La mairie occupe le château du comte de Menon (18ème siècle).
Le hameau de la Grande Charrière s'est formé le long
de ce qui était la voie principale du village. Belles demeures en bordure de rue.

RUY-MONTCEAU

Entre ruralité et modernité, Ruy-Montceau offre un
charme campagnard. Le beau Manoir de la Salière qui servit de dépôt de sel au 16ème siècle abrite aujourd'hui la mairie.
Tout de suite à droite en arrivant au lieu-dit La Veyssin, un lavoir a été restauré.
En bordure du champ de foire, un ancien cuvier
(19ème siècle), bâti sur des caves voûtées, rappelle
que les coteaux alentours étaient autrefois couverts de vignes. Remarquez les baies décorées de claustras en briques. Le pressoir qu'il abritait a été déplacé sur une petite place au bas de la montée des vignes !

BOURGOIN-JALLIEU

Pour saisir l'âme industrieuse de cette cité textile une halte s'impose au Musée de Bourgoin-Jallieu. Depuis les premiers rouissoirs à chanvre installés sur le canal Mouturier jusqu'aux entreprises actuelles d'impression sur étoffe et de photogravure, toute l'histoire industrielle textile de la ville y est contée.

ST AGNIN SUR BION

Sur la départementale, face à l'auberge "Aux berges du Bion", un moulin en pisé confirme que la terre bien mise en oeuvre peut parfaitement cohabiter avec l'eau, utilisée ici comme force motrice.

MEYRIEU-LES-ETANGS

Ici, en pays St Jeannais, la terre et les galets roulés se sont imposés. Autrefois extraits des plaines et des rivières, les galets roulés servaient à monter les soubassements des murs. Leur disposition en arête de poisson sur des rangées alternées de lits de tuiles absorbant l'humidité, confère aux bâtiment un cachet particulier. L'église est parée de cet appareil dit "limousin".

ST-JEAN DE BOURNAY

Au chemin de La Tuilière, (près du tri sélectif), les vestiges d'un four à tuiles en élévation attestent que dix tuileries fonctionnaient encore au début du 20ème siècle sur le canton. Les fours à tuiles servaient également à cuire les carreaux de pavage et des briques rouges qui renforçaient les ouvertures percées dans le pisé comme les portes et les fenêtres. La toponymie des lieux en garde le souvenir : hameau de la Carronière (carrons, carreaux).

ARTAS

Village très caractéristique avec son église aux deux clochers.
Autrefois, le lait de chaux était utilisé pour entretenir et protéger les façades. Ces badigeons et autres enduits à la chaux se sont pliés aux décors les plus variés.
Dans le village, prendre la D53. Près du gymnase, la grange Chevrotière.
La grange Chevrotière, en cours de réhabilitation, tiendrait
son nom de "chaux-rôtière" ou chaux cuite.
Artas possède des maisons dont les enduits de façade, sous le toit, sont décorés de frises aux motifs variés. On pourrait parler d'une "école charantonaise" car le tout proche village de Charantonay perpétue, dans des lotissements contemporains, une tradition locale de décor en trompe l'œil, peut-être héritière de François Cointeraux, architecte lyonnais du 18ème siècle promoteur du "pisé décoré".

ROCHE

Installé dans l'ancien foyer communal, le potier de Roche reproduit les gestes ancestraux du modelage de l'argile pour en faire, après cuisson, des objets utilitaires et artistiques. Nombre de productions ravissent par la beauté de leur forme et les nuances chromatiques de leur décoration.

BONNEFAMILLE

Un nom qui respire la convivialité et donne envie de s'arrêter !
Les communs du château de Moidière (18ème siècle) sont antérieurs à la Révolution Française. Lieu de résidence des domestiques, ils furent épargnés.

ESPACE NATUREL DE ST QUENTIN FALLAVIER

L'étang de Fallavier, dominé par le haut donjon du château de St Quentin Fallavier est un site de détente privilégié au cœur de la Ville Nouvelle.
La maison Levrat, maison bourgeoise du 19ème siècle.
Cette demeure bourgeoise de séjour du 19ème siècle, au coeur d'un parc arboré d'essences rares et centenaires, atteste de l'usage du pisé dans des constructions plus élaborées et recherchées que les simples habitations rurales. De composition classique, elle se développe sur trois niveaux, avec corniches, frontons, tableaux de fenêtre moulurés et œil de bœuf.
Ses dépendances (ferme, grange attenante, cuvier) sont également en pisé. Remarquez l'encadrement des fenêtres de la ferme souligné d'un décor de briques en trompe-l'œil.
La maison Levrat est un centre interdisciplinaire ou, entre autres, des spécialistes de notoriété mondiale travaillent à sauvegarder le patrimoine en terre de nombreux pays, à former des architectes de la terre, à développer des recherches technologiques sur le matériau terre pour permettre, notamment, la réalisation de programmes d'habitats sociaux dans les pays en voie de développement.

DOMAINE DE LA TERRE A VILLEFONTAINE

Initié en 1981, ce quartier novateur situé dans le quartier des Fougères compte 65 logements en terre, regroupés autour d'une Tour de Pisé à la fois signal et symbole. Cette expérience d'architectures contemporaines en terre à l'échelle d'un quartier urbain est unique en Europe. Mêlant les techniques du pisé, du bloc de terre comprimé et de la terre-paille, elle constitue une vitrine de la modernité poursuivant une tradition régionale de construction en terre.