Objectifs
- Améliorer les conditions de vie des populations affectées par le cyclone
- Développer des modèles d’habitats prenant en compte les cultures constructives locales
- Aider les partenaires locaux à prendre conscience que les populations locales ne sont pas sans ressources (techniques et matérielles) en montrant et expliquant rationnellement l’intelligence des cultures constructives locales (et définir et élaborer des outils et méthodes pour reconnaître et décrypter ses intelligences).
- Aider les partenaires locaux à prendre conscience que les projets de reconstruction post catastrophe peuvent non seulement donner un toit au gens, mais aussi l’argent que coûte ce toit. Ceci en intégrant dans les solutions proposées les techniques connues par la population, les matériaux disponibles localement, etc… en choisissant dès que cela est réaliste, les personnes affectés par les catastrophes dans le processus de reconstruction.
- Faire le lien entre les opérateurs de l’aide (ONG, bailleurs) et la Bangladesh University of Engineering & Technology (BUET). 1 % des budgets recherche au Bangladesh sont alloués à des thèses portant sur le monde rural ou sur des aspects relatifs aux personnes à revenus faibles. 90 % de la population fait partie de cette tranche de population. Les Universitaire, architectes, ingénieurs, etc… ne sont pas prêts à apporter des réponses adaptées aux réalités des populations pauvres.
Le 15 novembre 2007, le Bangladesh a reçu de plein fouet un puissant cyclone dénommé Sidr, de 500 Km de rayon, avec des vents allant jusqu’à 240 Km/h. L’essentiel des terres situées seulement à quelques centimètres au-dessus du niveau de la mer a été englouti. 80% des familles vivant dans les zones touchées par le cyclone ont été sinistrées et l’habitat a représenté 50% des dommages matériels. Le Secours Catholique – Caritas France et son partenaire Caritas Bangladesh ont rapidement engagé un projet visant une meilleure autonomisation non seulement des communautés locales, régulièrement victimes de catastrophes naturelles, mais aussi des organisations et agences qui leur viennent en aide.
Ce projet a révélé certaines difficultés rencontrées dès le départ par les organisations en charge de l’aide aux sinistrés :
Les limites d’une approche «don de produits finis»
Les nombreuses agences dans les différentes zones d’action au Bangladesh ont chacune proposé leurs propres modèles constructifs, avec un coût variant du simple au double. Ceci a créé des tensions entre les bénéficiaires qui ont pu comparer les modèles reçus au sein d’un même village. Il a également été difficile pour ces familles de s’approprier les solutions «toutes faites », qui ne prenaient pas en compte l’ensemble de leurs besoins pour se reloger.
La non reconnaissance des cultures constructives locales:
Les premiers modèles d’habitat à bas prix qui ont été présentés sont le résultat d’études techniques de qualité, menées par des ingénieurs et techniciens qui véhiculent avec eux une aura de savoir. Le fait que ces cadres instruits n’ont pas, dès le départ, retenu dans leurs propositions techniques les intelligences constructives développées par les populations elles-mêmes a parfois amené ces dernières à considérer leur propre savoir comme obsolète ou pire comme non pertinent. Alors que la non considération de ces intelligences par les ingénieurs et techniciens est plus le fait du type d’éducation qu’ils ont reçu (ou plutôt qu’ils n’ont pas reçu) qu’un jugement de qualité sur ces savoirs. Ces cultures constructives locales sont bel et bien le résultat de centaines d’années d’expériences sur lesquelles doivent se baser les nouvelles propositions techniques pour avoir une chance d’être reproduites de façon endogène.
Après trois ans d’activité (2007-2009), les premiers modèles proposés aux 1.600 familles bénéficiaires ont été améliorés grâce à une meilleure prise en compte des contextes humains et culturels. Un échange fructueux s’est créé entre les acteurs de l’aide «sur le terrain» et les universités du Bangladesh qui a permis d’introduire certains des résultats scientifiques les plus récents menés sur l’habitat économique. Les groupes cibles se sont appropriés de nouvelles approches méthodologiques et techniques qui les rendent moins vulnérables en cas de nouvelle catastrophe naturelle.
Résultats
- 3 institutions sensibilisées (1 bailleur de fonds ; 1 ONG ; 1 université)
- 1 institution formée (1 ONG)
- 7 300 familles relogées
- Des étudiants et enseignants se rendent sur le terrain
- Caritas Bangladesh fait des interventions à la Bangladesh University of Engineering & Technology (BUET)
Partenaires
Caritas Bangladesh, Project Implementation Committee, Bangladesh University of Engineering & Technology, Dhaka, Caritas France – Secours Catholique