Le 25 avril et le 12 mai 2015, deux séismes de magnitude 7,8 et 7,3 ont frappé le Népal faisant environs 9000 victimes et détruisant massivement les infrastructures et les habitations de ce pays.
La Croix Rouge Suisse (CRS), dès le lendemain du premier séisme, a souhaité la mise en place d’un projet d’appui aux initiatives de reconstruction d’urgence initiées par les populations locales.
Après un premier contact avec CRAterre, une première mission d’analyse de l’existant a été menée par Julien Hosta pour identifier les bonnes pratiques locales dans la région de Dolakha et Ramechaap. Ce déploiement rapide quelques jours après le premier tremblement de terre a permis d’observer les stratégies immédiates de la population pour s’abriter et se prémunir des risques immédiats, et d’analyser les bâtiments affectés avant démontage par la population (notamment pour la récupération de matériaux qui ont ensuite servi à construire des abris temporaires) et donc de mieux comprendre le comportement des architectures vernaculaires soumis à des sollicitations sismiques. Cette mission initiale a aussi permis de prendre contact avec les autorités népalaises compétentes dans le domaine de la construction para sinistre (NSET notamment) et de participer aux débats stratégiques avec les autres organisations impliquées dans les programmes de reconstruction post-séisme, notamment au sein du Shelter Cluster. Fort de l’analyse contextuelle réalisée par CRAterre, la CRS a ainsi pu être en mesure de structurer rapidement une stratégie de formation en direction des artisans actifs dans les communautés locales.
La CRS a ensuite souhaité la mise en place d’une seconde mission d’analyse des contextes locaux, cette fois-ci dans la région de Sindhuli. Cette mission a été menée par Miguel Ferreira Mendes en juin / juillet 2015. Elle a permis de mettre en lumière la diversité des cultures constructives entre les différentes régions du Népal. Elle a aussi permis de définir les contenus et la programmation des missions à mener sur le terrain dans le cadre d’un projet de formation de la CRS, et encore de continuer la participation aux débats stratégiques avec les autres organisations impliquées dans les programmes de reconstruction post-séisme, notamment en partageant les grandes lignes des contenus du programme de formation développé par CRAterre, avec les acteurs chargés de réviser les programmes officiels du gouvernement. Ce travail a été mené en partenariat avec Olivier Le Gall, étudiant du DSA Terre, et recruté par la CRS pour faire partie de l’équipe de réponse d’urgence entre juin et juillet 2015.
Finalement, Miguel Ferreira Mendes a coordonnée une formation de formateurs – mise en place à Dolakha par la Croix-Rouge népalaise et CRS – lors d’une troisième mission de terrain en août / septembre 2015. Dans ce cadre, une mallette pédagogique a été développée pour les zones de Dolakha, Ramechhap et Sindhuli et mise à disposition de la CRS. Cette mission a aussi permis d’établir des contacts avec certaines organisations et renforcer les liens avec d’autres organisations, ainsi que de pouvoir présenter aux PNS (partner national societies) de la Croix-Rouge l’approche « cultures constructives » développée par CRAterre avec ses partenaires de terrain. La stratégie de formation est maintenant en place et CRAterre suit attentivement sa mise en place.
Par ailleurs, Philippe Garnier s’est aussi rendu au Népal en septembre 2015 dans le cadre d’une double mission qui consistait (i) à évaluer, à la demande de Caritas Luxembourg, les capacités de l’organisation CCODER à porter un projet de reconstruction dans la zone de Gorkha, et (ii) a rencontrer divers organisations impliquées dans des projets de reconstruction pour mieux cerner les stratégies envisagées et apprécier les potentiels de collaboration et de développement de projets post-séisme basés sur la valorisation des cultures constructives locales. Le constat sur la zone visitée confirme la pertinence de l’utilisation de cultures constructives locales du fait de dispositifs constructifs existants intégrant le risque sismique et tirant le meilleur partie des ressources naturelles et humaines locales Les échanges avec un grand nombre d’acteurs nationaux et internationaux impliqués dans la gestion de la crise ont été fructueux et porteurs de perspectives qui doivent être concrétisé.
L’équipe CRAterre reste particulièrement active dans le suivi de la réponse donnée à cette crise dramatique.
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Croix Rouge Suisse